Saint-Lin-Laurentides présente son nouveau plan d’urbanisme (2024)

Le 30 avril dernier, Saint-Lin-Laurentides présentait son nouveau plan d’urbanisme aux citoyens lors d’une séance publique. En entretien avec La Revue, Amélie Coutu, cheffe du service d’urbanisme de la ville, est revenue sur ses principales lignes directrices.

Le plan d’urbanisme, c’est ce qui structure tous les règlements d’urbanisme en vigueur sur un territoire précis. C’est ce qui aide à planifier l’aménagement urbain de la ville. En procédant à sa refonte complète, Saint-Lin-Laurentides cherchait à reconnaître les éléments de son territoire qui la distingue le plus pour les faire valoir dans son développement futur.

« Ce nouveau plan d’urbanisme vient en conformité avec le schéma d’aménagement de la MRC de Montcalm, qui est le règlement de planification territoriale et régionale, et donc qui contient plusieurs orientations gouvernementales en matière d’aménagement du territoire, a détaillé Mme Coutu. C’est de lui que découlent les règlements d’application, comme l’émission des permis ou les usages qu’on peut identifier sur le territoire. »

Trois lignes directrices formant ce nouveau plan d’urbanisme ont notamment été abordées plus en détail au cours de l’entrevue.

Zones agricoles

Avec 70 % de son territoire composé de zones vertes ou agricoles protégées, le nouveau schéma se devait de mettre l’emphase sur l’intérieur du périmètre urbain, afin d’éviter le développement à l’extérieur. « C’est quelque chose que nos agriculteurs apprécient généralement, parce que ça diminue la pression sur les zones agricoles et les grands secteurs boisés », a-t-elle indiqué, avant d’aborder le revers de la médaille.

« D’autres voient ça de l’autre sens et se demandent pourquoi on ne peut pas poursuivre certaines rues pour y mettre plus de logements. Privilégier l’aménagement à l’intérieur des périmètres urbains fait partie des orientations qui sont applicables à l’ensemble du Québec. »

Densité

De nouvelles normes au niveau de la densité sont aussi introduites dans le cadre de la refonte du plan d’urbanisme. C’est ce qui explique pourquoi, après avoir vu jusqu’à 83% de ses constructions être des maisons unifamiliales isolées par le passé, la Ville de Saint-Lin-Laurentides en fabrique de moins en moins.

« Pour des raisons de rentabilité des sols, des investissem*nts au niveau des infrastructures, on doit laisser place à l’augmentation de la densité. C’est confrontant pour plusieurs personnes habituées de vivre dans leur maison et possédant un grand terrain, qui décident de se construire dans des quartiers un peu plus denses, a expliqué la cheffe du Service d’urbanisme. Ça coûte des centaines de millions de dollars de régler nos problèmes d’approvisionnement en eau potable, donc on a besoin de gens pour les financer. »

C’est d’ailleurs ce qu’elle considère comme étant le plus gros enjeu actuel du Service de l’urbanisme. Beaucoup d’éducation resterait à faire sur ce qui définit la densité urbaine. On peut parler de hauteur et de construction de tours, mais de bien d’autres méthodes aussi, comme la multiplication des formes et des gabarits.

« C’est vrai qu’en habitant dans un logement, on n’a peut-être pas de terrain dont on peut profiter à l’arrière, mais la densité permet de créer des milieux de vie, donc il y a de fortes chances que le logement se situe à proximité d’un parc », a-t-elle détaillé.

Mixité des usages

Les limitations liées au développement en zone agricole ainsi que la densité urbaine souhaitée amènent inévitablement à la dernière orientation du nouveau plan d’urbanisme abordé par Mme Coutu, soit la mixité des usages. « On pense au principe de ville 15 minutes, qui stipule que les résidents ont accès à des commerces à 15 minutes de marche ou de transport actif. ».

Le plan d’urbanisme met ainsi une emphase particulière sur l’offre commerciale, ce sur quoi la Ville compte se pencher au cours des années à venir.

Avec le cadre du nouveau plan bien établi, le Service d’urbanisme de la Ville de Saint-Lin-Laurentides entend aller identifier chaque secteur au cours de l’été, afin entre autres de sélectionner ceux qui seront réservés à la densification urbaine. « On aura un meilleur contrôle sur les projets qui vont nous être déposés, tout cela au sein d’un processus de consultation. Notre conseil a une sincère volonté d’aller consulter pour valider leur choix, contrairement à ce qui se voit dans d’autres villes », a conclu Amélie Coutu.

Pour connaître les dates des prochaines séances publiques reliées aux règlements d’urbanisme, la Ville invite ses citoyens à rester à l’affût de ses réseaux sociaux.